Interview de Manu pour Metallian 23 février 2009 No Comment Salut! Je vous félicite pour votre album. Je l’ai trouvé assez particulier. Vu l’objet et le projet assez complexe qu’est votre groupe, nous allons décortiquer ensemble ce nouveau venu qu’est Mindlag Project. Après quelques recherches, j’ai pu voir que votre projet est assez atypique pour du Metal français. Derrière ce simple disque il y a tout un concept bien déterminé. Peux-tu nous éclairer un peu sur ce qu’est au juste Mindlag Project? C’est en quelque sorte un projet artistique visant à regrouper le public autour d’une certaine vision de l’esthétisme. Mindlag Project signifie littéralement « Projet : décalage d’esprit », et c’est un néologisme qui m’est venu à l’esprit lorsque j’étais encore au lycée. J’ai toujours eu l’impression d’être sur une longueur d’onde différente de celle de la plupart de mes congénères, car ma vision du monde était très différente de la leur, et c’est ce qui a motivé la création de ce groupe en 1999. Ce que nous entendons par décalage d’esprit, c’est une certaines opposition avec un héritage dans notre code de valeur occidental qui consiste à amalgamer le concept de beauté avec celui de bien et de mal. Notre approche de l’esthétisme est très proche de celle de Baudelaire, dans le sens où il fut l’un des premier à revendiquer cet esthétisme dérangeant. Nous pensons que le fait d’apprécier la beauté dans la mort ou la souffrance, sans pour autant renier celle de la vie ou du bonheur, est une nécessité psychologique. A mon sens, l’homme n’est pas capable de faire disparaître son côté sombre, il ne peut que l’apprivoiser dans le meilleur des cas, et la voie qui nous semble la plus indiquée est celle de l’art. Jouer de la musique a toujours été très cathartique pour nous. D’ailleurs comme pour mieux autopsier les travers de l’esprit humain, nous disséquons dans nos chansons l’âme de notre ami Jon De Grimpclat, qui est un sombre esthète, professeur de langues anciennes, se livrant à de sombres activités extrascolaires… Etant un criminel au demeurant fort sympathique à bien des égards, il nous est plus facile de dispenser notre vision à travers Jon. C’est une méthode empirique en somme. Le concept est évidemment bien large et on sent que derrière votre concept fictif vous vous inspirez d’une critique bien réelle et surtout actuelle. Vous semblez beaucoup critiquer l’humanité moderne. Vous vous la jouez misanthrope artistique ou vous trouvez sincèrement que l’humanité est si mal en point ? Il réside évidemment une chronique du monde qui nous entoure dans notre concept, plus qu’une véritable critique, car nous nous efforçons de ne pas moraliser. Les artistes ont toujours eu le rôle de fou du roi, car on ne permet de dire qu’à celui qui ne peut rien, ou si peu que ça ne représente pas un réel danger pour les autorités. Nous ne sommes pas non plus misanthropes, pas même artistiquement, car notre démarche est plutôt de faire une analyse, en montrant les travers du crime à travers Jon. Lui, par contre, pourrait être qualifié de misanthrope, mais c’est un doux euphémisme, puisqu’il pense détenir le pouvoir de juger qui est apte à vivre. En montrant que Jon, dont les intentions sont toujours louables de prime abord, se retrouve confronté à ses propre démons, et ressemble de plus en plus à ceux qu’il punit en agissant de la sorte, nous nous exorcisons de nos envies de meurtre et de toute notre colère. Une fois tout ça mis de côté, notre esprit est plus libre de réfléchir rationnellement sur le monde . Personnellement, je pense bien sur que notre société est imparfaite, mais pas pour autant condamnée, et c’est peut être même ce que j’aime en elle. Ce qui pourrait la condamner serait le culte de la médiocrité, et l’unité autour d’une seule et même idée figée du bien, c’est d’ailleurs ce qui a fait des ravages par le passé, autant sur un plan politique que religieux. Je pense qu’il faut savoir nous remettre en question, quel qu’en soit le « manque à gagner », puisque que cela semble les trois mots qui régissent notre société malheureusement. En résumé, nous tendons à affirmer qu’on apprend plus des défaites que des victoires, et que c’est alors la façon dont on se sert de nos défaites qui fait de nous des hommes responsables. Mais pour y parvenir nous devons satisfaire nos pulsions les plus sombres, nous ne sommes que des hommes… Jon nous sert de prétexte à une catharsis, et j’ose espérer qu’il en sera de même pour nos auditeurs ! (rires) Cette façon de se servir d’un personnage « romanesque » pour illustrer des pensées, que nous pourrions dire, d’ordre philosophique (à prendre au sens très large du terme) n’est pas nouveau et c’est d’ailleurs une bonne façon de faire apprécier/recevoir des actes/raisonnements qui nous sont familiers. Je crois que Jon ne va pas être ravi que tu le qualifies de romanesque ! (rires) prends garde à toi… Mais bien sur, je suis d’accord avec toi, c’est un bon moyen pour ne pas endosser pleinement son propos, et nous ne sommes pas les premiers à le faire, car la catharsis existait déjà dans la Grèce antique. Ce qui est aussi un avantage, c’est de pouvoir manipuler des symboles à travers lui, et c’est quelque chose dont nous avons besoin, comme chaque être humain je pense. Jon est charismatique, car le mystère qui l’entoure se nourrit de la vision de celui qui l’imagine, et je pense que rien n’est plus beau pour un auditeur que la vision qu’il se fait de quelque chose qui est laissé au bénéfice du mystère. Aussi forte soit l’image que l’on arrive à créer, elle n’égalera jamais l’universalité du mystère, et des symboles, qui permettent de laisser la place à l’imaginaire de chacun. J’ai beaucoup de respect pour cela, et je pense que c’est ce que j’aime le plus voir dans le regard du public. Je suis d’ailleurs fasciné par le rapport qu’entretiennent Iron Maiden avec leur fan (dont je fais partie depuis mon plus jeune âge). Grâce à Eddy et à l’universalité de leur concept, ils ont réussi à créer une fanbase composée de gens d’horizons très différents, mais leur passion pour le groupe les rassemble, et chacun de leur concert est une communion hors du commun. C’est peut-être la passion de Steve Harris pour le football qui lui a fait comprendre l’importance de cette communion… Toujours est-il que c’est aussi une chose que nous recherchons, car la musique est faite pour rassembler. Sur votre site vous ouvrez votre présentation avec une discussion sur le beau. Cette question du est une longue discussion qui depuis longtemps déjà n’a pas réussi à mettre tout le monde d’accord. Hippias et Socrate ont disputé le sujet, l’art moderne a essayé de détruire les codes classiques, mais nous nous retrouvons toujours à avoir cette constante discussion sur l’interprétation subjective de l’esthétique. Comme je l’expliquais précédemment, ce débat est en effet au centre de notre concept, mais en filigrane. Nous ne prétendons pas imposer une seule et même vision de ce qui est beau, ce n’est pas un étendard que l’on brandit, mais plutôt un droit à la reconnaissance artistique pour ce qui comporte une esthétique sombre. Comme je le disais, Baudelaire est, en France du moins, l’instigateur de cette pensée, mais au prix de beaucoup de controverses, qui ont même été suivies d’un procès après la parution des Fleurs du mal. Lui ainsi que tous les poètes maudits représentent une grosse influence pour nous d’un point de vue artistique, et je pense que toute la communauté Metal en est l’héritière par la même occasion, car nous partageons, parfois inconsciemment, ce goût inexplicable pour ce qui est sombre. Nous pensons que ce qui est dangereux, c’est d’occulter une partie de la définition de la beauté, c’est d’ailleurs comme tu le dis, le thème du dialogue de l’Hippias majeur qu’a relaté Platon, et déjà à l’époque, Hippias et Socrate concevaient qu’on ne pouvait pas cantonner la définition du beau à quelque chose qui ne froisse pas les mœurs des valeurs morales établies, pour la bonne est simple raison que celles-ci, fort heureusement, évoluent dans le temps. Le notion de beauté, elle, est immuable, mais diffère selon les individus, et je pense qu’elle correspond plus à une sensation procurée, que l’on ne peut pas expliquer. Et c’est ce ressenti qui est souvent incompris, et qui a valu beaucoup de mésaventures et d’amalgames à notre communauté. Il est légitime de ressentir du plaisir en regardant des choses se rapportant à la mort, cela fait partie de la vie. Le fait de mourir et de pourrir, qu’on le veuille ou non, fait partie du cycle naturel de la vie, comme disait Baudelaire, c’est le moment de « tout rendre au centuple à la grande nature ». Ce qui est réellement dangereux pour moi, c’est de nier que nous sommes mortels, et tout ce que nous devons à ce cycle. Mais ce concept a été détourné par certaines conceptions religieuses de la mort, qui en ont fait tout simplement un tabou, quand elles ne l’ont pas tout bonnement niée, reléguant tout ce qui peut l’évoquer de près où de loin au même rang. Nous ne voulons pas d’une définition aseptisée de la beauté, au même titre que beaucoup de personnes dans les sphères artistiques, pas plus que nous ne voulons imposer notre appréhension de la beauté comme seule vérité. C’est l’échange de point de vue qui nourrit l’art, nous perpétuons simplement ce long débat. –Donc si on traduit cela dans votre musique, cela s’inscrit comment ? Je pense que cela se traduit par des sentiments. Ce qui nous importe le plus, c’est de vivre ce que nous jouons, de ressentir la colère, la plénitude, le dégoût, la folie…ainsi que tout ce que les thèmes que nous abordons nous transmettent, pour les transmettre à notre tour. Bien sur, comme Jon est un meurtrier, certaines choses deviennent vite ambiguës, et c’est peut être dans cette ambiguïté que nous sommes subversifs, car nous n’avons pas envie de mettre une distance avec ces sentiments quand nous jouons, puisque c’est notre façon d’exorciser nos démons. Nous pensons que cela ne fait pas pour autant de nous des personnes dangereuses, car à la vie nous sommes réfléchis, et ceux que nous devenons à la scène sont seulement la théâtralisation de notre part sombre…nos Mister Hyde respectifs …Nous sortons les cadavres de nos placards sur scènes (rires) Si j’ai bien compris le concept, chaque enregistrement est un nouveau chapitre dans votre histoire. Et dans ce récit votre personnage Jon De Grimpclat traverse un peu toutes les époques et les lieux. Ce professeur de grec et de latin passe des aventures homériques à la Rome miséreuse de Juvénal, puis s’arrête à Cayenne le temps d’une chanson, pour au final ne parler que de notre époque… C’est à peu près ça dans l’idée oui, mis à part qu’il ne traverse pas physiquement les lieux et les époques, mais plutôt métaphoriquement, car le récit est assez chronologique, du moins dans cet album. D’ailleurs, ce nouvel album est le premier album qui est vraiment basé sur le récit de la vie de Jon. Sa présence a toujours été omniprésente depuis nos débuts, mais il ne s’est matérialisé que dans le dernier morceau de Skylla, (la fin de la bilogie Karybda/Skylla) et son acte de naissance n’est autre que la chanson « De charybde en scylla… », métaphore qui évoque d’ailleurs sa descente aux enfers. Auparavant, on retrouvait des pensées, des jeux de pistes laissés par Jon, notamment dans nos pochettes, mais pas un récit chronologique de sa vie. C’est un choix délibéré, nous voulions dans un premier temps planter le décor, créer son univers, l’entourer de mystère et de mysticisme, et ne le faire apparaître explicitement que lorsque nous serions aptes à raconter son histoire comme il se doit. Mais est-ce que Jon De Grimpclat (fallait le trouver ce nom !) est un français qui observe le monde avec le regard critique propre à notre pays ? Ou pourrait-il être le même peu importe que soit sa nationalité ? Jon est en quelque sorte un apatride, qui a été trimballé un peu partout où le métier de son père, pilote de chasse, voulait bien le déposer, depuis le tragique décès de sa mère. Maintenant qu’il est adulte, il vit dans la demeure familiale où il a grandi, appartenant à la famille de sa mère, qui se trouve en France. Il considère le fils de sa belle mère comme un frère, et celui-ci parcourt le monde, car c’est un marin au long court (C’est d’ailleurs à lui qu’on doit la chanson « Cayenne »). Toutes ses données, renforcées par l’ouverture d’esprit de Jon en ce qui concerne les différentes cultures, donnent un ton universel à cette histoire, qui pourrait se passer n’importe où sur terre, et c’est bien la raison pour laquelle nous n’indiquons pas précisément le nom des lieux. Donc pas de critique de la France actuelle et des français ? Je suis déçu si tu me dis que non ! Bien sur, il y a une critique de la France, car Jon est très critique, c’est un esthète très exigeant, voire élitiste. Ce qui le chagrine, c’est qu’en France, la culture est nivelée vers le bas depuis un sacré bout de temps. Pourtant notre passé est riche en illustres penseurs, écrivains, poètes et artistes en tous genres, mais ils ont souvent été relégués au rang de maudits, n’ayant souvent eu que des gloires posthumes. Il a l’impression que ce pays se laisse aller au gré du consumérisme, emboîtant bêtement le pas aux américains, en ne gardant que le plus mauvais de leur culture qui plus est. Personnellement, je suis de son avis dans les grandes lignes, même si je pense qu’il ne faut pas jeter le nourrisson avec l’eau du bain en pensant que tous les auditeurs français ne savent pas faire la différence entre un produit de consommation et une musique intègre. C’est peut-être pour cela que le public français s’est longtemps désintéressé de la culture Française, même si on observe de nets changements depuis un certains temps. Mais notre discours ne se dirige vraiment pas vers la France en particulier, car d’une manière générale, le constat est le même partout, et nous ne sommes pas nationalistes, nous n’avons pas envie de défendre la culture française outre mesure, simplement à sa juste mesure, et il faut reconnaître qu’elle en a bien besoin. Nous reconnaissons ce qu’elle a de grandiose, tout comme ce qui l’est dans les autres cultures. Nous voulons toucher et nous inspirer de personnes de toutes nationalités, même si nous avons choisi de chanter en français. Au début j’ai été très sceptique lorsque j’ai entendu vos paroles en français, puis à la seconde écoute ça s’est tassé et finalement cela ne m’a plus gêné. Puis j’ai remarqué que c’est le premier enregistrement que vous faites entièrement chanté en français. Alors pourquoi tout d’abord ce choix du français ? Puis pourquoi ne pas avoir opté plus tôt pour cette particularité d’un album entièrement dans notre langue ? C’est vrai que c’est notre premier enregistrement totalement en français, si l’on excepte une phrase. Mais nous chantions déjà en Français auparavant. Les textes en anglais étaient dus au goût que nous entretenons pour la langue de Shakespeare (qui ouvre d’ailleurs notre premier maxi). Puis peu à peu, en voulant me rapprocher au maximum de la sincérité et du ressenti, j’ai opté pour des textes plus empreints de poésie, et surtout beaucoup plus implicites. Je me suis rendu à l’évidence, je ne peux écrire sincèrement que dans la langue dans laquelle je pense. Pourtant j’adore l’anglais, et je ne m’interdit pas non plus de l’utiliser. Pour faire écho à ton scepticisme, j’ai la même impression quand j’écris les textes et les lignes de chant, mais à force de travail sur les assonances et les rythmes de la diction, enfin de tout ce qui compose la poésie, j’arrive au résultat escompté. Je pense qu’une œuvre doit comporter un temps d’adaptation pour être assimilée, car c’est la preuve qu’elle est authentique. Si rien ne choque, c’est que rien n’est nouveau, ou que rien n’est sincère. J’ai personnellement besoin d’être remué par les mots, qu’ils dressent un tableau devant moi, peu importe le sens explicite du texte, ce qui doit parler, c’est l’implicite, car il dit l’indicible à l’auditeur attentif. C’est notre façon de faire, et même si elle divise, ce n’est pas grave pour moi, car l’essentiel est de rester soi même. Cocteau disait « Ce que les autres te reprochent, cultive le, c’est toi », et c’est une pensée que je m’efforce de mettre en application. Musicalement c’est également assez difficile à appréhender parce que vous mangez à tous les râteliers : limiter Mindlag Project à un seul style serait vraiment réducteur et serait une erreur. Il y a du death mélodique, du heavy, du black, beaucoup de prog. et du folk : enfin (excuse moi du mot) c’est un grand bordel mais organisé (Rires) j’aime beaucoup la vision que tu te fais de notre musique, car ça me rappelle le corps humain, ce grand bordel organisé. Je suis allé voir l’exposition « A corps ouvert » qui montre des corps humains « plastinés », parfois en coupe, et je me suis rendu compte à quel point ce fracas d’organes qui semblent disposés anarchiquement dans le corps humain forment l’usine à gaz (sans vouloir faire de mauvais jeux de mots) que nous sommes. Pour moi la musique est un corps, un être qui évolue selon ses propres protocoles, c’est une machine. Nous ne nous réclamons d’aucun style particulier, et tous les styles que tu cites font évidemment parties de nos influences. Mais nous sommes plus sensibles à des groupes en particuliers, et nous nous sommes aperçus que ce qui nous parlait vraiment, de Led Zeppelin à Enslaved en passant par Metallica et Pink Floyd, c’est le groove, et le travail sonore. Nous ne nous disons jamais que nous allons composer une chanson dans tel ou tel style, nous avons une histoire à raconter, des sentiments à exprimer, et nous puisons dans nos influences ce que nous jugeons coller le mieux à tout ça. Mais c’est inconscient, car je n’ai pas l’impression que nous ayons toujours nos influences à l’esprit quand nous composons. Par contre, avec le recul, nous les reconnaissons sans problème, car c’est notre héritage génétique en quelque sorte, puisque chaque artiste possède des parents spirituels à mon sens. Ce qui n’est pas une tare, puisque c’est par ce biais que l’humanité évolue, en utilisant les plans des ancêtres, et en essayant d’apporter sa pierre à l’édifice. Je pense que les fans de Misanthrope pourront trouver de quoi se sustenter avec Mindlag Project. Cette comparaison t’étonne-t-elle et surtout l’acceptes-tu ? Ca ne m’étonne pas du tout, et c’est même un compliment car j’apprécie ce groupe, qui affectionne Baudelaire au même titre que nous qui plus est. J’ai vu que leur dernier album avait pour pochette une photo de celui-ci prise par Nadar, que j’adore. Ce n’est pas notre influence principale cela dit, bien que j’ai beaucoup apprécié leur album « Visionnaire ». Ils ont un côté très Doom, assez grandiloquent, qu’on retrouve chez des groupes tels que My Dying Bride, qui nous a pas mal influencé aussi. Je pense que nous sommes un peu moins théâtraux que ces groupes, mais c’est vrai qu’il y a une réelle ressemblance par certains aspects, et que certains amateurs du style pourraient éventuellement se retrouver dans notre musique. L’album se termine sur l’excellent et intriguant « La Fin Absolue Du Monde ». Puisque c’est principalement un instrumental, quelle est cette fin absolue du monde que vous avez imaginé ? Parce qu’à l’écoute ce n’est pas ce qu’on pourrait vraiment appeler une vision chaotique qui nous vient de suite à l’esprit. C’est une référence cinématographique à John Carpenter, qui a réalisé, entre autres, un épisode des « Masters of horror » du même nom. Notre « Fin absolue du monde » n’est pas vraiment des plus chaotique, car elle revêt un caractère plus prophétique que réel. Ce que j’ai retenu du film, rejoint ce dont je parlais tout à l’heure, à savoir que rien ne peut faire plus peur que la peur elle-même, car notre imagination est ce qu’il y a de plus effrayant pour nous. Je pense que l’œuvre horrifique la mieux réussie est celle qui va mettre le spectateur en face de ce dont il a réellement peur. Ce titre est donc une invitation à fermer les yeux, et à imaginer ce qui se passe dans la tête de notre cher ami Jon, plus qu’un témoignage d’apocalypse, le titre faisant davantage référence au message du film qu’au sens de la phrase en lui-même. Je conseille à tout le monde de regarder ce film pour illustrer mon propos, si ce n’est déjà fait, et pour ceux qui l’aurait déjà vu, vous pouvez toujours vous rabattre sur le court métrage que j’ai réalisé avec mes amis de l’association Kathar6, intitulé « De Charybde en Scylla », qui retrace l’enfance de Jon. Il est en ligne sur notre page myspace : http://www.myspace.com/mindlagproject Bien, j’en ai fini. Je te remercie de m’avoir accordé de ton temps pour répondre à ces questions. Je vous souhaite une bonne continuation et peut-être à un de ces quatre de par chez moi (Montpellier). Merci à toi Mickaël, ce fut un plaisir de répondre à des questions aussi intéressantes, et j’espère que nous aurons l’occasion de refaire le monde autour d’un bon verre de Bourbon on the rocks !! (rires) Partager :FacebookXJ’aime ça :J’aime chargement…InterviewsPartager : Tweet ‹ LE DETOUR Interview de Manu pour les Eternels ›