Review concert du 14 mai au Korigan avec Klone, Pryde et Lessen
Faire une heure trente de route pour une soirée au Korigan est toujours un synonyme de bonne soirée. L’ambiance est bonne, les organisateurs super sympas. Mais quand, en plus c’est pour aller voir Klone et y réaliser une petite interview au passage, là on se précipite. Klone faisait aussi l’effort de passer plus près de chez moi, puisque deux jours après, ils étaient à L’Altherax, mais n’étant hélas pas dispo, je me consolais en couvrant la date de Luynes. Les groupes de support s’annonçaient plutôt pas mal avec Lessen, Mindlag Project et Pryde (déjà vu au Korigan lors du passage de Myrath). C’est en semaine, mais c’est un jour férié et du coup il y a pas mal de monde. Une centaine de personnes, je dirais. Sachant que la veille, ils jouaient à Vitrolles, c’est pas mal du tout. Comme toujours, un food truck est présent, proposant frites maison, burger et autres super sandwichs, que l’on peut même aller manger dans la salle. A l’intérieur du Korigan, vous attendent une grande sélection de bières en bouteille et de la pression. Tout ça avec une acoustique de bonne qualité. Bref le Korigan, c’est le bon plan !
Nous réalisons notre interview dans ma voiture, avec Aldrick de Klone. La discussion est bien sympa. On a compris qu’on pourrait bien avoir Klone en support d’un gros concert pendant l’été à Arles. Je sais pas vous, mais je ne vois pas 50 possibilités (Dream Theater + Myrath). Et c’est l’ami Morgan qui va devoir assurer deux sets. Mais chuuutttt, ça n’est pour l’instant qu’une rumeur non confirmée.
Lessen
C’est donc sandwich en main que je m’installe à quelques mètres de la scène pour accueillir Lessen qui démarre vers 20h30. Ils sont jeunes, de Montpellier, et propose un post-hardcore tendance ambient et prog. Tout un programme. L’avantage du post-hardcore tendance ambient c’est qu’il est plus subtil dans le jeu des guitares (ce qui convient mieux dans le cadre d’un concert de Klone en l’occurrence), et évite les bons gros riffs brise nuque habituels du style. Le groupe à déjà sorti un EP et un album qui sont tous les deux en écoute sur leur BandCamp.
On remarque tout de suite Audrey à la batterie, non pas parce que c’est une fille (assez rare), mais parce que son jeu est excellent. Le groupe est bien en place. Reste que ça n’est pas mon style de musique de prédilection. Je n’aime pas le chant de Lambert, et ça n’a rien de personnel, c’est comme ça j’aime pas ce style de chant qui, pour moi, rend tous les morceaux un peu similaires. Le groupe ne démérite pas pour autant, et Lambert se donne beaucoup de mal. Il descend même chanter dans la foule. Ca tombe bien car il y a plusieurs personnes avec des t-shirts de Lessen, donc les fans sont bien là. Audrey finit un des morceaux en jouant debout, elle assure et ils terminent leur set musclé après environ trente minutes.
Setlist de Lessen :
01. Promised Oblivion 02. Facing 03. I’ll Be Found 04. Above Us 05. Witness 06. Retrospection
Mindlag Project
Changement de contexte pour le groupe suivant, Mindlag Project. C’est un groupe que je ne connais pas, originaire de Vitrolles, et qui a déjà une assez bonne réputation, dûe en partie au fait qu’ils ont construit un thème sur lequel s’appuie déjà les trois albums du groupe, à savoir l’univers, un peu glauque et violent, d’un tueur en série. Quand le groupe monte sur scène il semble un peu à l’arrache. Le Backdrop de Lessen est resté accroché, et Mathieu, le chanteur se présente en chaussettes ! Il est encadré par les deux frères Martinez, qui forment l’ossature du groupe. Manu, à la guitare, opérant sur une monstrueuse Dean Dime-O-Flame, qui ne laisse aucun doute sur les influences du guitariste, et Julien à la batterie. Pour épauler Manu, on a Romain, plus discret, de l’autre côté de la scène et un jeune bassiste, aux rangers plus grosses que lui, que Manu présentera comme remplaçant d’un soir, qui a tout appris en quelques jours. On apprend sur leur site web que leur bassiste attitré, Gilles, a récemment jeté l’éponge.
Le groupe officie dans un style assez Thrash, avec un petit côté assez prog (pas mal de changements et de break sympa). Bref, des gros riffs balancés par les deux axemen, avec une grosse influence de Pantera. Le chant de Mathieu est carrément death, alors que Manu chante régulièrement des parties en chant clair. Une fois de plus, j’aime bien la partie musicale du groupe, mais pas trop le chant. Il faudra que Mathieu annonce le dernier morceau au titre évocateur de La Fin Absolue Du Monde pour que je capte qu’il chante (hurle) en français. Décidément j’ai un blocage avec les chants hurlés, faudra que je consulte… Eux aussi occupe la scène pendant environ trente minutes.
Setlist de Mindlag Project :
01. Tribune 02. Cerbera 03. Cayenne 04. Until The End 05. Atropine 06. Jon De Grimpclat 07. La Fin Absolue Du Monde
Pryde
J’avais déjà pu voir Pryde au Korigan en support de Myrath en 2012. J’avais déjà bien aimé le groupe qui œuvre dans un style (vocalement) beaucoup plus à mon goût. Le groupe est de Marseille donc il joue quasiment à la maison. Quand ils attaquent, Val, le chanteur reste dans la foule, puis se place sur les marches d’accès aux loges. Il écoute comme nous le premier morceau, qui est donc un instrumental. Le son est bon, et Seb, au centre de la scène envoie déjà la purée sur sa basse. Y’a du cheveux dans tous les sens et ça bouge bien. Je reconnais bien Cyril, un des gratteux, mais de l’autre côté de la scène c’est un nouveau guitariste qui s’agite. Il sera présenté un peu plus tard (Thomas), il a rejoint le groupe récemment. JP est toujours aux fûts, et il n’est pas en reste.
La voix de Val est toujours au top, et ils enchainent les morceaux de leur power melodic metal made in Marseille, bien cool. Val explique qu’ils bossent sur un nouvel album, et que d’ailleurs ils vont nous en jouer un extrait (Black Fish), qui passe super bien. On entend très peu les claviers de Laurent, à part sur une ou deux intros, en tout cas d’où je suis dans la salle, qui n’est pas immense. Ils terminent un set bien en place par leur morceau fétiche, nom de code « sboob », alias Illusive Faith. Je ne me souviens plus de l’heure à laquelle ils ont commencé mais il est déjà 23 heures quand ils quittent la scène. Avec notre heure et demi de trajet retour, on n’est encore pas couché.
Setlist de Pryde :
01. Birth of Dementia 02. The Point of No Return 03. Psychocentesis 04. Purgatory 05. Cold Light 06. Black Fish 07. Illusive Faith
Klone
Bon c’est maintenant au tour de Klone de nous montrer de quoi a l’air ce dernier album en live. Pour être franc, je suis un peu conquis d’avance. J’aime beaucoup ce groupe, depuis longtemps et j’ai beaucoup aimé leur dernier album que j’ai pris plaisir à chroniquer. Je trouve en plus que les membres du groupe sont des mecs sympas et accessibles, je discute régulièrement avec certains sur FB, c’est toujours un plaisir de les rencontrer. Guillaume, en plus de Klone, fait un boulot de titan (dans l’ombre) avec son label Klonosphere qui permet aujourd’hui d’exporter le meilleur du metal français au-delà de nos frontières. Respect ! Ils s’agitent tous sur scène pour l’instant pour préparer leur matos. Dans la version live de Klone c’est Morgan Berthet (Myrath, Eyeless, Frontal,…) qui remplace Florent Marcadet à la batterie et c’est Julian Gretz (Manimal, Dwail,…) qui assure à la quatre cordes à la place de Jean-Etienne Maillard.
Il fait déjà une bonne chaleur dans la place quand les lumières s’éteignent enfin et que l’intro de Immersion résonne. Le morceau est hyper puissant sur scène. Faut dire, debout au premier rang, j’en rate pas une miette. Le son est top, la voix de Yann super bien mixée, c’est le top. Ca bouge bien sur les deux morceaux suivants. Guillaume, comme à son habitude, grimpe sur son pauvre retour. Lui et Julian se frôlent à plusieurs reprises, c’est chaud. Aldrick alterne entre deux de ses guitares (dont une LAG bien sûr), Guillaume a joué que sur sa LAG, il me semble.
Yann ne parle pas beaucoup entre les morceaux. Il nous dit que nous sommes très attentifs, et c’est vrai, mais le problème c’est que ça fait des grands moments de solitude entre les morceaux après les applaudissements de fin de morceau. C’est dommage, il faudrait que Yann, prenne son rôle de chanteur/animateur un peu plus à cœur, là il est un peu trop en retrait. Il n’aura pas fallu plus de deux morceaux dans cette chaleur pour que Julian se retrouve en nage. Il dégouline carrément. Il faut dire que je suis scotché devant ses plans de basse (ou plutôt ceux de Jean-Etienne). Le regarder en écoutant la musique de Klone est vraiment hypnotisant. Les morceaux du nouvel album sont fabuleux en live, c’est une confirmation. J’adore l’intro de Drifter, avec Morgan qui joue sur le cadre de sa caisse claire, je trouve aussi Fog géniale, avec une intensité de dingue, et sur ces moments les trois guitaristes de Klone sautent dans tous les sens et Yann fait sa Yann-dance habituelle.
On réalise en les voyant que les groupes précédents, pourtant plus violents, bougeaient peu. On en prend plein la poire et c’est bon. Quelqu’un gueule que ça devrait pas s’arrêter, mais Aldrick rigole et lui répond que non, quand même pas. C’est qu’ils jouent à Perpignan le lendemain, puis Nice le surlendemain et enfin Toulouse. On dirait que la géographie française ce n’est pas le fort du tourneur. Regarder Morgan jouer est un autre truc qui vaut le détour. Il semble dans son petit trip, il a ce petit sourire du mec qui prend son pied. Son set de batterie est assez simple, pas mal de cymbales mais assez peu de toms, il est toujours au top dans son jeu, net et précis. Je trouve que la setlist est parfaite, avec les cinq meilleurs morceaux de Here Comes The Sun, et les incontournables des albums précédents. Ils terminent et quittent la scène quelques minutes, pour revenir sous les applaudissements, et nous crucifier avec l’incontournable Army Of Me. Quelle patate cette version metal du morceau de Bjork, ça défonce vraiment tout.
Il est 0 h 45 quand ils terminent, après une bonne heure et quinze minutes d’un show super intense et chaud. D’ailleurs Guillaume nous dit que les autres sont partis direct à la douche. Du coup nous récupérons nos albums/t-shirts achetés au Crowd Funding. Je discute un bon moment avec Julian. Il m’explique qu’íl est guitariste à la base, et donc il jouait de la basse au médiator. Mais dans le dernier album de Klone il y a de nombreux plans aux doigts, et qu’il a dû bosser dur pour les maitriser et Jean-Etienne lui a envoyé des videos pour apprendre les plans. Chapeau ! Philippe profite que la salle se vide pour faire une photo sympa de Aldrick sur scene pour illustrer notre interview. Il est temps de reprendre la route. Klone confirme un statut hors norme. Sur scène comme sur album, leur musique est envoûtante, passionnante. Elle prend aux tripes. On aimerait que ça ne s’arrête jamais tant on se sent bien. Je recommande à tous.
Setlist de Klone :
01. Immersion 02. The Dreamer’s Hideaway 03. Give Up The Rest 04. Gone Up In Flames 05. Siren’s Song 06. Fog 07. Rain Bird 08. The Drifter 09. Immaculate Desire 10. Rocket Smoke 11. Nebulous 12. Army Of Me
Allez, un dernier petit mot pour soutenir la campagne de financement participatif du Korigan, la seule, l’unique salle de concert de Luynes/Aix-en-Provence qui a des projets d’extension. Tous les détails sont disponibles là. N’hésitez pas à apporter votre soutien !
Chroniqueur:
Didier
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